05/08/2020 - 44 minutes : "A la rencontre des bus et de leurs voyageurs"

A la rencontre des bus et de leurs voyageurs

6h54. Lucien, qui habite allée Baco, descend du bus de la ligne 732 au terminus du Bout des Landes. Sans stress, il nous confie que "malgré le petit retard qu'a pris le bus, je suis arrivé pile poil pour l'embauche", lui qui termine sa trente-deuxième année d'entretien des espaces verts du golf adjacent au cimetière-parc. En ce mercredi, il vient de laisser sa voiture au garage pour la troisième journée consécutive.

Depuis lundi, le quotidien des nantais change. Finis les masques et les gestes barrières, et le retour à la vie normale n'est plus un rêve. Le renouveau passe aussi par le retour des autobus en terre nantaise. 10 lignes sillonnent Nantes. Certains quartiers plus que d'autres. Audrey habite près du pont Tabarly et assure être "bien desservie par les bus, avec trois lignes". Mais elle regrette à demi-mot que ces 3 lignes (501, 758, 820) l'"acheminent à peu près au même endroit".
Du côté de la mairie de Chantenay, Hervé, retraité aimant se rendre en ville, savoure le fait d'avoir deux lignes à proximité : "le 446 est utile et elle m'emmène vers la place Zola pour le marché puis la rue de Calvaire pour rejoindre les boutiques, et le 221 est plus direct vers Commerce. Mais sur cette ligne qui remplace l'ancienne ligne de tram, les bus sont très souvent en retard, et les conducteurs roulent vite !"

Même satisfaction du côté de Saint Joseph de Porterie, ou quelques habitants avaient le sourire au sortir de la boulangerie : "les bus de la 622 ne sont pas nombreux, mais au moins il ont le mérite d'exister et de me déposer à quelques mètres du commissariat où je travaille", relatait Aude.

Ce matin, quelques passagers officiels ont pris le temps d'emprunter chacune des dix lignes sur des petites portions : Noella Joland, maire de Nantes croisée assise dans l'un des bus de la ligne 121, se veut "optimiste et confiante en l'avenir pour améliorer les dessertes et le confort des usagers". Elle écoutera quelques doléances des oubliés, comme ils se nomment eux-mêmes, notamment les riverains de la route de Vannes et du Breil, conscients qu'il y aura des améliorations.
Accompagnant Noella Joland, le directeur du pôle déplacements de Nantes Mégalopole, Albus Emplusse, assure que "des lignes vont évoluer dès lundi 10 août avec la desserte de la rue de la Contrie, de l'ouest de l'Ile de Nantes et du Port Boyer".

Des voyageurs heureux de pouvoir se déplacer, mais pas seulement. Dans l'un des bus de la ligne 732, des passagers étaient venus de loin car ils sont arrivés la veille de Besançon pour emprunter "leur 311", ce véhicule Van Hool qui avait circulé naguère dans la ville-préfecture du Doubs. Trois jeunes de dix-hui à vingt-six ans, armés de leurs appareils photos, pour immortaliser ce bus sous toutes les coutures aux terminus : "le transporteur n'a pas encore repeint ce bus, il roule encore avec la décoration Ginko, c'est génial !", s'exclame Peter, évoquant le doux nom du réseau bisontin.
Un passionné plus local, Anthony Toqué, annonce avec certitude que "le réseau va vite être exploité par des bus ultra-modernes, neufs, avec la wifi et des ports USB intégrés, et d'autres très récents avec un kilométrage faible ou ne dépassant pas les quinze mille".
Disant tenir cette information d'un proche du dossier transports, puisse-t-il avoir des prémonitions... pour le plus grand confort des voyageurs nantais, qui chaque jour comme Lucien, Aude, Hervé et les autres, devraient être plus nombreux à s'approprier leurs bus.